top of page

Des quartiers de demain oui, fondés sur la réutilisation de l'existant, d'abord ...Lettre ouverte à Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a annoncé, à la cité de l'architecture le 5 mars 2025 dernier des concours de rénovation de 10 quartiers populaires « Quartiers de demain ». Nous vous encourageons à l'interpeller avec nous à travers une Lettre Ouverte que vous pouvez signer vous-aussi . Cette initiative du collectif STOP DEMOLITION souhaite répondre à Emmanuel Macron pour faire cesser l'œuvre désastreuse en cours de nombreuses démolitions, le prendre au mot de ce qu'il a annoncé sur la méthode pour réaliser des actions de réparation rénovation urgente pour l’ensemble des quartiers populaires  et ce en mobilisant des professionnel de la ville motivé à agir par économie de moyen avec la valorisation des œuvres urbaines, architecturales et de paysages existantes.

Signez cette lettre en envoyant un mail à stop.aux.demolitions.anru@gmail.com



Lettre ouverte à Emmanuel Macron

Président de la République

Monsieur le Président,

A l’ouverture des rencontres nationales « Quartiers de demain », organisées à la Cité de

l’Architecture et du Patrimoine le 4 mars 2025, vous avez prononcé une allocution pour : "donner un nouvel élan pour nos quartiers"


Vous dites : "ces quartiers comptent parmi les plus grandes expérimentations architecturales du XXème siècle… Ils sont souvent associés dans les esprits à la précarité et l'insécurité… Contrairement aux idées reçues, ils sont, en moyenne, moins bien dotés en services publics, qu'il s'agisse de l'éducation, de la santé, des transports ou de la justice, que les autres territoires."


Monsieur le Président, depuis des années de très nombreux habitant⸱e⸱s des quartiers d’habitat populaire, leurs collectifs et les associations de locataires et de défense des mal-logés ainsi que des architectes, professionnel⸱le⸱s de la ville, s’opposent à des projets qui, sous couvert de rénovation urbaine, aboutissent à détruire tout ou partie de ces quartiers et leur histoire.


Nous tirons la sonnette d’alarme.

En vingt ans, le nombre de mal-logés a presque triplé avec son cortège de taudis insalubres et de bidonvilles, tandis que les seuls logements dignes auxquels ces millions de ménages urbains modestes peuvent prétendre désormais, les logements très sociaux, continuent de se raréfier sous les coups de boutoir des politiques actuelles. Aujourd’hui, pour 58 % des Français, l’accès au logement représente une difficulté supérieure à l’accès au soin, ou à l’emploi (données IPSOS/CERES 2023) !

Les habitats de fortunes ressurgissent, le mal logement s’aggrave. Il y a urgence pour faire

cesser les démolitions des constructions HLM ayant permis l’éradication du mal logement

en son temps, et établir un moratoire sur l’ensemble des démolitions programmées ou en

cours, pour réparer et revaloriser les quartiers d’habitat populaire en ménageant et

améliorant les constructions existantes plutôt qu’en les détruisant.


Tous ces HLM dont la démolition est en cours ou programmée, partagent les mêmes

caractéristiques : ils sont bien situés (en zone tendue), bon-marché (- de 5€/m2/mois en

moyenne), et ils sont amortis depuis longtemps. Parfois vétustes car mal-entretenus, leur bâti reste solide et leurs qualités architecturales une référence. À notre connaissance aucun d’entre eux n’est soumis à un arrêté de péril justifiant la démolition.


Vous déclarez vous même que "de récents Prix Pritzker français se sont mis d'ailleurs à

l'avant-garde de ce défi, favoriser la réhabilitation plutôt que la démolition, qui est pour les

habitants souvent un traumatisme et parfois aussi une très mauvaise nouvelle écologique…

Il faut intégrer la transition écologique à nos manières de construire, avec une meilleure isolation, une végétalisation, une gestion durable des déchets, des ressources, des

matériaux qui soient biosourcés, etc. Enfin, il faut associer pleinement les habitants."


Vous dites aussi "D'abord, valoriser l'existant et arrêter la démolition systématique...

En effet, on voit bien qu'il faut révéler les qualités intrinsèques du bâti, beaucoup plus construire la ville surla ville."


C’est ce que nous habitants et professionnels, avec notre collectif national plaidons auprès de l’ANRU, des bailleurs et des élus locaux, qui ont conditionné et qui conditionnent encore les programmes de rénovation à l’obligation de démolir sans études ni réflexions préalables sur l’intérêt de valoriser en premier lieu le "déjà là"


Vous avez décidé d’organiser un concours,

"Et effectivement, dix quartiers ont été sélectionnés pour servir d'exemple et inspirer ensuite d'autres territoires..." en limitant les sites des consultations et les sujets à des objets très restreints, qui ne répondent pas à la crise aiguë du logement.


Monsieur le Président, ce ne sont pas seulement 10 quartiers, il y a urgence pour des

centaines de quartiers de notre pays laissés à l’abandon. Ils méritent tous que les

professionnels de la ville (architectes, urbanistes, paysagistes) soient mobilisés avec les

habitants par des concours d’architecture, de paysage et d’urbanisme pour leur

amélioration, leur entretien, leur rénovation et comme vous le dites en "valorisant l’existant

et en arrêtant la démolition systématique" donc par leur réhabilitation, et leur extension si

besoin par de nouvelles constructions.


L’Architecture ne peut être limitée à des opérations de vitrine, elle mérite d’être mise au service de tous en mobilisant tous les architectes, les urbanistes, et paysagistes de notre pays qui le souhaitent pour travailler avec les principaux concernés, les usagers de ces quartiers, sur des diagnostics attentifs au "déjà là" et aux habitants pour formuler des propositions pour entretenir, améliorer leur cadre de vie,"construire la ville sur la ville", en y intégrant les services publics nécessaires.


C’est à cette tâche et avec cette méthode que l’État et l’ANRU doivent répondre en fléchant les financements non pas vers la démolition des quartiers mais vers leur entretien et leur rénovation par la réhabilitation avec l’aide des financements et du concours de l’État.

"D’abord, valoriser l'existant et arrêter la démolition systématique... Intégrer la transition

écologique" : Monsieur le Président, si vos mots ont un sens, alors il faut en tirer les

conséquences.


Vous avez la possibilité et la responsabilité d’agir tout de suite avant qu’il ne soit trop tard, par un moratoire pour arrêter tous les projets de démolitions, y compris ceux en cours, et relancer la réflexion sur des bases nouvelles en adéquation avec vos déclarations. C’est aujourd’hui que la politique sur les quartiers d’habitat populaire doit changer.

Pour notre part, nous poursuivrons notre action pour qu'une telle démarche puisse enfin voir le jour et répondre aux besoins et aux possibilités de notre époque pour le bien-être général, celui du cadre de vie de tous nos concitoyen⸱ne⸱s.

Dans l’attente de vos décisions veuillez croire, Monsieur le Président, en l'expression de notre considération distinguée.


Le Collectif national "Stop Démolitions", le 25 mars 2025.


Premiers signataires, habitant⸱e⸱s, responsables et militants associatifs du logement,

associations, collectifs, architectes, urbanistes, acteurs du logement et du cadre de vie,

étudiant⸱e⸱s, enseignant⸱e⸱s en écoles d’architecture :


Sauvons la Butte Rouge (Association), Clémence CARRÉ, Présidente du Conseil Français des

Urbanistes, Jean-Baptiste EYRAUD, Porte-parole DAL, Oana BOGDAN, Ambassadrice de HouseEurope!, Fabrizio GALLANTI, Directeur d'arc en rêve centre d’architecture,

Myriam CAU, Vice-Présidente du Conseil Français des Urbanistes, Association Urbanistes des Hauts-de-France, Christophe HUTIN, architecte, Mies Award 2019, maître de conférences ENSAP Bordeaux, Jacques CARON, Vice-Président CNL 27, Habitant Quartier ANRU La Madeleine ÉVREUX, Adjoint au Maire honoraire d’Évreux, Francis

LANDRON, architecte 94, Etienne RECHT, secteur HLM DAL, Michel RETBI, architecte 31, enseignant honoraire, Collectif en défense du patrimoine Candilis au Mirail, Xavier DESJONQUERES, Secrétaire de la CRUE (Commission Rénovation Urbaine d'Étouvie) Amiens, Michel BOUTONNET, militant C.N.L. 25 "Stop démolition Besançon Planoise!", Isabel CONCHEIRO, architecte ETSAB, professeure HEIA-FR, Christian COMBES, architecte, ancien président du CROA Occitanie, Emmanuel CAILLE, architecte, critique,

rédacteur en chef de la revue d'architectures, Sylvie BOXBERGER, Geneviève COLOMER et Monique SERVANIN, membres de Sauvons la Butte Rouge, Luc BABOULET, architecte, maître de conférences ENSA Paris-Est, Jean-Bernard GODARD et Bernard SIRKIS, revue Construire !, Paul LANDAUER, architecte, professeur ENSA Paris-Est, Madani MARZUK, DAL 30 Nîmes, Yamina RAYAH, Habitante Quartier ANRU La Lutèce Valenton 94, Julien CORREIA, architecte et enseignant-chercheur ENSA de Lyon, Leïla BAOUÏA, architecte 31, Ilham GREFI, L’Assemblée des Quartiers 31, Jean-Pierre SIRVIN,

architecte 31, Jérôme MARIN, architecte et enseignant ENSAPLV, Karine DANA, architecte, Maxime FAURE, cinéaste, et Adam W. PUGLIESE, architecte, co-réalisateurs du film documentaire Les Insulaires, Pierre CHABARD, maître de conférences ENSA Paris-La Villette, Léo MARIASINE, urbaniste à l'Institut Paris Région 75, Aude SCHWARZ, architecte EAUG SIA, membre de la Commission des Monuments, de la Nature et des Sites (CMNS) Genève, Alia BENGANA, architecte, enseignante, Pierre GUILLAUME, Jean-Jacques MULLIEZ, Thomas KERN, Vincent PAILLOT, Valérie CHARTIER, architectes et

administrateurs de la Maison de l’Architecture de Franche-Comté, Françoise FROMONOT, architecte enseignante et critique d’architecture, Laurent de WURSTEMBERGER, architecte, entrepreneur, enseignant, Sonia CURNIER, architecte EPFL, chercheuse et enseignante, Bernard NEBOT, architecte 63, Sarah TARTARIN, ingénieure environnement, Christian DUPRAZ, architecte FAS-SIA, Gérard ABADIA, urbaniste 75, Gilbert PEDRA, architecte 31, Jean LESCOT, architecte 75, Jézabel MARTINEZ, architecte 31, Katrien VERTENTEN, architecte AAM FAS SIA, Stéphanie SONNETTE, journaliste, Lucas

CAMPONOVO, architecte AAM FAS SIA, Karine MENDIBOURE, architecte, Pierre GRANVEAUD, architecte 75, Patrick RUBIN, architecte, Bertrand ESCHER, Diplômé d'école d'architecture, Samy HAYON, architecte urbaniste 63, Tanya ZEIN, architecte EPFL SIA FAS, Valérie NITROSSO architecte 31, Véronique FAVRE, architecte EPFL SIA FAS, Virgile GUENOT, architecte 66, Yves SCHIHIN, architecte EPFL, Urban Fragment Observatory (Berlin), Raphaël ARNAULT, député 1ère circonscription du

Vaucluse, Sébastien DELOGU, député 7ème circonscription des Bouches-du-Rhône, Abdelkader LAHMAR, député 7ème circonscription du Rhône, Florence AÏT-SALAH-LECERVOISIER, Conseillère municipale d'Orly, Mohamed BEN YAKHLEF, conseiller municipal Villeneuve-Saint-Georges 94,

Jean-Louis BERLAND, conseiller municipal Saint-Michel-Sur-Orge 91.

Signez cette lettre pour soutenir

l’initiative en envoyant un mail à stop.aux.demolitions.anru@gmail.com

 
 
 

Comments


©2020 par urbanistes des hauts de france. Créé avec Wix.com

bottom of page